Hommage à Honegger
AMSTERDAM SINFONIETTA - PROMETHEUS ENSEMBLE - MUZIEKTHEATER TRANSPARANT
AMSTERDAM SINFONIETTA - PROMETHEUS ENSEMBLE - MUZIEKTHEATER TRANSPARANT
Etienne Siebens, dirigent
Corinne Romijn, mezzosopraan (La Soeur)
Renate Arends, Sopraan n.a.t.k. (Sainte Alméenne)
Anne Cambier, sopraan (L'Ange)
Marcel Boone, bariton (Le jeune homme)
Regie: Caroline Petrick
Choreografie: Darren Ross
Decor en kostuumontwerp: Dorothée Catry
Lichtontwerp: Alejandro Le Roux
Issu d’une collaboration entre le
Muziektheater Transparant, le Muziekcentrum Vredenburg d’Utrecht et
la Monnaie, l’hommage à Honegger, tenu à l’occasion de la
Journée européenne de l’opéra, aura constitué un plaidoyer en
faveur d’un des compositeurs les plus importants du XXème siècle
mais apparaissant rarement à l’affiche. L’originalité du
concept réside dans la création bruxelloise de l’opéra en un
acte et deux tableaux La Mort de Sainte Alméenne (1918), dont
seule la version pour voix et piano a été achevée par Honegger. Le
compositeur français Nicolas Bacri, assisté du musicologue Harry
Halbreich, a entrepris l’orchestration de l’ouvrage que le
compositeur du Roi David, faute d’argent, n’a pu
effectuer. La création de l’opéra eut finalement lieu le 26
novembre 2005 à Utrecht, cinquante ans après la mort du
compositeur. Presque un an et demi plus tard, le public bruxellois a
enfin pu découvrir, lors de cette soirée, ce même spectacle dans
le très beau Koninklijke Vlaamse Schouwburg dont les dimensions se
sont avérées idéales pour cette manifestation.
D’une bonne quarantaine de minutes, La Mort de Sainte Alméenne, sous-titré Un doux mystère médiéval, est une musique austère, voire âpre, illustrant une action fortement intériorisée : dans sa quête d’une expérience temporelle immanente, Alméenne tente de résister aux pièges de l’amour terrestre et de surpasser les désirs afin d’accéder à la sainteté. L’adéquation entre la mise en espace finement ajustée, et aux lignes épurées, de Caroline Petrick, les éclairages, intelligemment conçus, et la musique frappe tout particulièrement. Tout comme la prestation impeccable de Renate Arends (Alméenne), déployant un beau soprano, celle de Marcel Boone, incarnant sans grandiloquence, mais avec impact, un jeune homme, personnification diabolique du désir charnel, celle, pleine de sensibilité, de Corinne Romijn (La sœur) et celle d’Anne Cambier dont le timbre poivré est idéal pour le rôle de l’ange. Les protagonistes chantent le livret français de Max Jacob avec justesse, expressivité et métier. Dans la fosse, Jérémie Rohrer, à la tête d’un ensemble de vingt-six musiciens, défend avec éloquence une partition magnifique, indéniablement achevée dans l’esprit d’Honegger, par moments d’une force expressive peu commune, et qui mériterait amplement d’être enregistrée.
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