miércoles, 28 de mayo de 2008

La mort de Sainte Alméenne (Muziekcentrum Vredenburg, Utrech, 2005)


Hommage à Honegger
AMSTERDAM SINFONIETTA - PROMETHEUS ENSEMBLE - MUZIEKTHEATER TRANSPARANT

Etienne Siebens, dirigent
Corinne Romijn, mezzosopraan (La Soeur)
Renate Arends, Sopraan n.a.t.k. (Sainte Alméenne)
Anne Cambier, sopraan (L'Ange)
Marcel Boone, bariton (Le jeune homme)

Regie: Caroline Petrick
Choreografie: Darren Ross 
Decor en kostuumontwerp: Dorothée Catry 
Lichtontwerp: Alejandro Le Roux


Issu d’une collaboration entre le Muziektheater Transparant, le Muziekcentrum Vredenburg d’Utrecht et la Monnaie, l’hommage à Honegger, tenu à l’occasion de la Journée européenne de l’opéra, aura constitué un plaidoyer en faveur d’un des compositeurs les plus importants du XXème siècle mais apparaissant rarement à l’affiche. L’originalité du concept réside dans la création bruxelloise de l’opéra en un acte et deux tableaux La Mort de Sainte Alméenne (1918), dont seule la version pour voix et piano a été achevée par Honegger. Le compositeur français Nicolas Bacri, assisté du musicologue Harry Halbreich, a entrepris l’orchestration de l’ouvrage que le compositeur du Roi David, faute d’argent, n’a pu effectuer. La création de l’opéra eut finalement lieu le 26 novembre 2005 à Utrecht, cinquante ans après la mort du compositeur. Presque un an et demi plus tard, le public bruxellois a enfin pu découvrir, lors de cette soirée, ce même spectacle dans le très beau Koninklijke Vlaamse Schouwburg dont les dimensions se sont avérées idéales pour cette manifestation.

D’une bonne quarantaine de minutes, La Mort de Sainte Alméenne, sous-titré Un doux mystère médiéval, est une musique austère, voire âpre, illustrant une action fortement intériorisée : dans sa quête d’une expérience temporelle immanente, Alméenne tente de résister aux pièges de l’amour terrestre et de surpasser les désirs afin d’accéder à la sainteté. L’adéquation entre la mise en espace finement ajustée, et aux lignes épurées, de Caroline Petrick, les éclairages, intelligemment conçus, et la musique frappe tout particulièrement. Tout comme la prestation impeccable de Renate Arends (Alméenne), déployant un beau soprano, celle de Marcel Boone, incarnant sans grandiloquence, mais avec impact, un jeune homme, personnification diabolique du désir charnel, celle, pleine de sensibilité, de Corinne Romijn (La sœur) et celle d’Anne Cambier dont le timbre poivré est idéal pour le rôle de l’ange. Les protagonistes chantent le livret français de Max Jacob avec justesse, expressivité et métier. Dans la fosse, Jérémie Rohrer, à la tête d’un ensemble de vingt-six musiciens, défend avec éloquence une partition magnifique, indéniablement achevée dans l’esprit d’Honegger, par moments d’une force expressive peu commune, et qui mériterait amplement d’être enregistrée.

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